C’est jeudi dernier que Boscoville et ses partenaires dévoilaient, dans le cadre d’un symposium virtuel, les résultats du Projet intercollégial d’étude sur le consentement, l’égalité et la sexualité (PIECES).

PIECES, un projet en deux volets

Volet 1 : Quel est le portrait actuel des violences sexuelles?

Les 300 participants réunis dans le cadre d’un symposium apprenaient que la violence sexuelle touche à la fois les étudiants, les enseignants et les autres employés puisque près de 1 personne sur 3 (29,9%) a vécu une forme de violence sexuelle en milieu collégial au cours de l’année précédant l’enquête. Uniquement parmi les membres du personnel, ce sont 4 membres sur 10 (44,8 %) qui rapportent avoir vécu au moins une forme de violence sexuelle en milieu collégial depuis leur arrivée au cégep.

Pour parvenir à ces résultats, la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur (VSSMES) a mené une enquête en 2019 auprès de personnes étudiant ou travaillant dans l’un des 5 cégeps partenaires : Collège Montmorency, Cégep de Sainte-Foy, Cégep de Jonquière, Collège Ahuntsic et Cégep de l’Outaouais.

Les faits saillants de l’enquête sont présentés dans ce rapport.

Volet 2 : Quelles sont les pratiques de prévention et d’intervention en matière de violences à caractère sexuel implantées dans les cégeps depuis la loi 22.1?

Le second volet du projet PIECES, coordonné par Boscoville, visait à dresser le portrait des enjeux vécus par les cégeps à la suite de l’adoption de la Loi 22.1., et à présenter les bons coups et les défis qu’ils ont rencontrés dans la mise en place d’initiatives pour lutter contre la violence sexuelle.

Pour y arriver, une consultation a été effectuée auprès de 28 acteurs terrain provenant de 11 établissements collégiaux au cours de l’année 2020.

L’un des défis identifiés en lien avec le changement de culture est la normalisation ou la banalisation de certains regards ou remarques inappropriées, considérés comme moins grave de la part de tous les secteurs des campus. Par ailleurs, « les résultats issus de la consultation nous portent à croire que le principal enjeu commun à tous les établissements et auquel on doit s’attarder relève de la mise en œuvre de la politique violence à caractère sexuel (VACS) dans les établissements avec comme incontournable la question des conditions d’implantation et ultimement, du changement de culture. » (Rapport de consultation, 2020).

Consultez notre rapport pour connaître les résultats de cette consultation, ainsi que des pistes de solution.

Quelles sont les prochaines étapes pour contribuer au changement de culture?

Utiliser les résultats des rapports afin d’amorcer une réflexion quant aux meilleures pratiques à mettre en place pour contrer les violences sexuelles en milieu collégial : voilà l’ambition des partenaires du projet PIECES.

À quoi pourrait ressembler un volet 3 du projet PIECES? Cela pourrait prendre la forme d’un soutien aux cégeps dans la planification de la mise en œuvre et la collecte de données pour documenter et bonifier les pratiques. Une telle collaboration, entre Boscoville et la Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur, serait une avenue intéressante pour opérer un changement de culture.