Boscoville, où la recherche et la pratique se rencontrent au bénéfice des jeunes

Avant d’adopter sa mission actuelle, Boscoville était d’abord un lieu d’intervention dédié aux jeunes en difficulté. Dans les années 1940, le père Albert Roger de la Congrégation des Pères de Sainte-Croix a fondé un modeste camp d’été appelé Boscoville. Son objectif audacieux était de révolutionner les approches d‘intervention psychosociale envers les jeunes en difficulté (Grégoire, 2012).

Vers 1950, le père Roger concrétise la vision de Boscoville en construisant un site permanent, inspiré des Boys Town du père Flanagan au Nebraska et de l’œuvre Salésienne de Don Bosco.  

Cette initiative novatrice vise à créer une microsociété où les jeunes s’engagent dans une vie civique positive, développant ainsi des compétences citoyennes (Rumilly, 1978).  

Au cœur du XXe siècle, alors que la psychologie de l’enfance et de l’adolescence est en plein essor, Boscoville s’inscrit dans une quête constante d’amélioration des pratiques d’intervention. En collaboration avec le Centre d’Orientation dirigé par Jeanine Guindon, Boscoville développe une approche novatrice combinant psychologie et pédagogie, fondée sur des principes humanistes (Rumilly, 1978). 

Malgré plus de 50 ans de contributions importantes, Boscoville connaît une période difficile à l’aube du nouveau millénaire. Les portes se referment sur cette cité qui a été le terrain d’évolution de centaines de jeunes, qui a popularisé la psychoéducation et a étendu son modèle à de nombreux services de prévention et d’intervention. 

 Face à l’annonce de la fermeture de Boscoville, une mobilisation impressionnante voit le jour. Anciens, parents et professionnels, guidés par Gilles Gendreau, se rassemblent sur la scène publique pour tenter de sauver ce joyau québécois de l’intervention psychoéducative (Gendreau, 1998).  

Boscoville renaît en l’an 2000 sous une nouvelle forme, centré sur le développement de pratiques cliniques pertinentes et le transfert de connaissances innovantes en matière de réadaptation. La mission élargie de Boscoville vise désormais à toucher la jeunesse à travers divers partenariats communautaires, scolaires et de la petite enfance.  

 Ce changement de cap signifie que Boscoville 2000 n’attendra plus les jeunes : il ira à leur rencontre.  

À partir de 2012, Boscoville 2000 entre dans une nouvelle phase de son évolution. Les partenaires sur le terrain s’engagent de plus en plus dans le processus de développement des programmes et de leur application dans leurs milieux respectifs.  

L’objectif est ambitieux : développer une méthode de travail visant à rapprocher la recherche et la pratique.   

Boscoville 2000 renoue avec ses origines en retrouvant son appellation originelle, symbolisant ainsi la continuité de son identité à travers les décennies.  

Cette transition marque également un accent accru sur la prévention et l’innovation, avec des projets axés sur les milieux du réseau de la santé et des services sociaux, du milieu scolaire et de la petite enfance et des milieux communautaires. Depuis, Boscoville développe et met en œuvre des pratiques novatrices, répondant aux standards de rigueur scientifique, tout en restant bien ancrées dans la réalité terrain.